Nous nous trouvons face au parfait exemple de l’utilisation à bon escient d’un logion (la trace écrite d’une histoire) existant (peut-être dans la source Q) : Jean la place en fin de son évangile comme le signe de l’apparition du ressuscité (on pourra objecter que le chapitre 21 n’est qu’un ajout tardif qui n’engage pas l’auteur original), alors que Luc l’a placé au début de son évangile comme déclencheur de la suivance des apôtres. En effet, Marc (Mc 1, 16-20) comme Matthieu (Mt 4, 18-22) expliquent bien que Jésus est venu chercher ses apôtres pêcheurs au bord du lac de Tibériade : dans leur version, il n’y a que peu de détails, Jésus passe, les invite, et ils plantent tout pour le suivre. Luc est plus pédagogique : en mettant là ce récit de pêche miraculeuse, il nous donne une explication sur le fait que les apôtres vont tout planter pour suivre Jésus : cet homme-là est capable de grandes choses, entre autres, de savoir repérer les bancs de poisson !
Ce que Luc n’explique pas en revanche, c’est la réaction de Pierre qui commence par s’accuser lui-même de culpabilité, sans nous dire de quoi il serait coupable. Certes, Moïse se met aussi à avoir peur de Dieu au buisson ardent (Es 6, 1-8), mais de là à s’accuser lui-même d’un quelconque méfait, il y a un pas.
C’est bien la version de Jean qui explique en revanche ce comportement de Pierre, car ayant placé ce passage à la fin de l’évangile, Jean suggère que Pierre ait pu avoir honte de son triple reniement. Il y a donc fort-à-parier que Jean ait bien choisi l’emplacement du passage, alors que Luc se soit légèrement trompé.
Une fois ces détails rédactionnels éclaircis, On comprend bien ce que Luc veut nous dire en se servant de ce passage : sans Jésus, les hommes seraient rentrés bredouilles. L’objectif principal de Jésus est la mission (Pêcheurs d’hommes) et l’image des deux barques représente l’image des deux églises, la pagano-chrétienne et la judéo-chrétienne. Il n’y a rien à redire à cela.
Le message de la pêche miraculeuse n’est pas de nous dire que Dieu est capable de faire des miracles, ce que l’on savait par ailleurs, il est de nous montrer que les hommes en s’appuyant à Jésus, sont capables de faire des choses exceptionnelles : c’est à cela que sert l’Eglise unie.
Or, un jour, la foule se serrait contre lui à l’écoute de la parole de Dieu ; il se tenait au bord du lac de Gennésareth. Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs qui en étaient descendus lavaient leurs filets.
Il monta dans l’une des barques, qui appartenait à Simon, et demanda à celui-ci de quitter le rivage et d’avancer un peu ; puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules.
Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance en eau profonde, et jetez vos filets pour attraper du poisson. » Simon répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » Ils le firent et capturèrent une grande quantité de poissons ; leurs filets se déchiraient.
Ils firent signe à leurs camarades de l’autre barque de venir les aider ; ceux-ci vinrent et ils remplirent les deux barques au point qu’elles enfonçaient. A cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus en disant : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un coupable. »
C’est que l’effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pris ; de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, qui étaient les compagnons de Simon. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu auras à capturer. »
Ramenant alors les barques à terre, laissant tout, ils le suivirent.
Commentaire
Nous nous trouvons face au parfait exemple de l’utilisation à bon escient d’un logion (la trace écrite d’une histoire) existant (peut-être dans la source Q) : Jean la place en fin de son évangile comme le signe de l’apparition du ressuscité (on pourra objecter que le chapitre 21 n’est qu’un ajout tardif qui n’engage pas l’auteur original), alors que Luc l’a placé au début de son évangile comme déclencheur de la suivance des apôtres. En effet, Marc (Mc 1, 16-20) comme Matthieu (Mt 4, 18-22) expliquent bien que Jésus est venu chercher ses apôtres pêcheurs au bord du lac de Tibériade : dans leur version, il n’y a que peu de détails, Jésus passe, les invite, et ils plantent tout pour le suivre. Luc est plus pédagogique : en mettant là ce récit de pêche miraculeuse, il nous donne une explication sur le fait que les apôtres vont tout planter pour suivre Jésus : cet homme-là est capable de grandes choses, entre autres, de savoir repérer les bancs de poisson !
Ce que Luc n’explique pas en revanche, c’est la réaction de Pierre qui commence par s’accuser lui-même de culpabilité, sans nous dire de quoi il serait coupable. Certes, Moïse se met aussi à avoir peur de Dieu au buisson ardent (Es 6, 1-8), mais de là à s’accuser lui-même d’un quelconque méfait, il y a un pas.
C’est bien la version de Jean qui explique en revanche ce comportement de Pierre, car ayant placé ce passage à la fin de l’évangile, Jean suggère que Pierre ait pu avoir honte de son triple reniement. Il y a donc fort-à-parier que Jean ait bien choisi l’emplacement du passage, alors que Luc se soit légèrement trompé.
Une fois ces détails rédactionnels éclaircis, On comprend bien ce que Luc veut nous dire en se servant de ce passage : sans Jésus, les hommes seraient rentrés bredouilles. L’objectif principal de Jésus est la mission (Pêcheurs d’hommes) et l’image des deux barques représente l’image des deux églises, la pagano-chrétienne et la judéo-chrétienne. Il n’y a rien à redire à cela.
Le message de la pêche miraculeuse n’est pas de nous dire que Dieu est capable de faire des miracles, ce que l’on savait par ailleurs, il est de nous montrer que les hommes en s’appuyant à Jésus, sont capables de faire des choses exceptionnelles : c’est à cela que sert l’Eglise unie.
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