On voit dans ce texte que le passage de relai entre Jean et Jésus n’a rien d’anodin, le 4ème évangile est vraiment différent des synoptiques en ce qu’il laisse ouverte l’hypothèse d’une éventuelle concurrence entre les deux hommes, qui chez Jean, ne sont pas forcément les cousins de Luc. Certes Jésus indique l’agneau de Dieu à ses disciples, certes quelques-uns sont partis pour suivre Jésus mais le Baptiste n’abandonne pas pour autant sa mission.
Si nous avons vu chez Matthieu que l’activité principale de Jésus était d’enseigner (Mt 4, 12-17), Jean lui nous dit que c’était de baptiser. Jésus et le Baptiste feraient donc la même chose, en même temps mais pas au même endroit.
Quelle pourrait bien être cette fameuse discussion entre les gens du Baptiste et ce juif dont on ne sait rien ? Il faut pour cela se souvenir que Jean alertait les foules sur l’imminence de l’arrivée du Messie eschatologique, celui qui allait faire le jugement dernier. Il convenait donc de se montrer pur et repentant : pour se faire, il fallait d’une part reconnaître ses fautes, et d’autres part se plonger dans l’eau comme un rituel de purification, le même qui était prévu pour ceux qui par malheur aurait touché un cadavre. C’était un minimum, moins bien que l’holocauste mais il n’était pas possible pour tout le monde de se rendre au Temple ; c’est bien pour cela qu’a été instauré le jour du Grand Pardon, Yom Kippour, pour demander pardon à Dieu de tous les péchés de la communauté. On pense que jean, contrairement à Jésus, ne disait jamais « tes péchés sont pardonnés » ; dans le monde juif, le pardon est le domaine réservé de Dieu, et ce n’est qu’au jugement dernier que l’homme sait si oui ou non, il a été pardonné par Dieu. La discussion est donc de savoir si le baptême de Jésus est plus efficace que celui de Jean en termes de pardon, ce qui pourrait expliquer le succès qu’il connait.
Jean-Baptiste va répondre en 3 temps : seul l’agir divin peut expliquer le succès d’un débutant, il avait bien annoncé l’arrivée d’un plus grand et enfin, par sa parabole de l’ami du marié, il montre qu’il n’est absolument pas affecté par le succès de celui qu’il considère comme son maître.
Le passage se termine sur ce merveilleux verset astrologique, l’aurore de Jésus et le crépuscule de Jean. C’est absolument magnifique.
Après cela, Jésus se rendit avec ses disciples dans le pays de Judée ; il y séjourna avec eux et il baptisait. Jean, de son côté, baptisait à Aïnôn, non loin de Salim, où les eaux sont abondantes. Les gens venaient et se faisaient baptiser. Jean, en effet, n’avait pas encore été jeté en prison.
Or il arriva qu’une discussion concernant la purification opposa un Juif à des disciples de Jean.
Ils vinrent trouver Jean et lui dirent : « Rabbi, celui qui était avec toi au-delà du Jourdain, celui auquel tu as rendu témoignage, voici qu’il se met lui aussi à baptiser et tous vont vers lui. »
Jean leur fit cette réponse :
Un homme ne peut rien s’attribuer au-delà de ce qui lui est donné du ciel.
Vous-mêmes, vous m’êtes témoins que j’ai dit : “Moi, je ne suis pas le Christ, mais je suis celui qui a été envoyé devant lui.”
Celui qui a l’épouse est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il l’écoute et la voix de l’époux le comble de joie. Telle est ma joie, elle est parfaite. Il faut qu’il grandisse, et que moi, je diminue.
Commentaire
On voit dans ce texte que le passage de relai entre Jean et Jésus n’a rien d’anodin, le 4ème évangile est vraiment différent des synoptiques en ce qu’il laisse ouverte l’hypothèse d’une éventuelle concurrence entre les deux hommes, qui chez Jean, ne sont pas forcément les cousins de Luc. Certes Jésus indique l’agneau de Dieu à ses disciples, certes quelques-uns sont partis pour suivre Jésus mais le Baptiste n’abandonne pas pour autant sa mission.
Si nous avons vu chez Matthieu que l’activité principale de Jésus était d’enseigner (Mt 4, 12-17), Jean lui nous dit que c’était de baptiser. Jésus et le Baptiste feraient donc la même chose, en même temps mais pas au même endroit.
Quelle pourrait bien être cette fameuse discussion entre les gens du Baptiste et ce juif dont on ne sait rien ? Il faut pour cela se souvenir que Jean alertait les foules sur l’imminence de l’arrivée du Messie eschatologique, celui qui allait faire le jugement dernier. Il convenait donc de se montrer pur et repentant : pour se faire, il fallait d’une part reconnaître ses fautes, et d’autres part se plonger dans l’eau comme un rituel de purification, le même qui était prévu pour ceux qui par malheur aurait touché un cadavre. C’était un minimum, moins bien que l’holocauste mais il n’était pas possible pour tout le monde de se rendre au Temple ; c’est bien pour cela qu’a été instauré le jour du Grand Pardon, Yom Kippour, pour demander pardon à Dieu de tous les péchés de la communauté. On pense que jean, contrairement à Jésus, ne disait jamais « tes péchés sont pardonnés » ; dans le monde juif, le pardon est le domaine réservé de Dieu, et ce n’est qu’au jugement dernier que l’homme sait si oui ou non, il a été pardonné par Dieu. La discussion est donc de savoir si le baptême de Jésus est plus efficace que celui de Jean en termes de pardon, ce qui pourrait expliquer le succès qu’il connait.
Jean-Baptiste va répondre en 3 temps : seul l’agir divin peut expliquer le succès d’un débutant, il avait bien annoncé l’arrivée d’un plus grand et enfin, par sa parabole de l’ami du marié, il montre qu’il n’est absolument pas affecté par le succès de celui qu’il considère comme son maître.
Le passage se termine sur ce merveilleux verset astrologique, l’aurore de Jésus et le crépuscule de Jean. C’est absolument magnifique.
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