Aujourd’hui nous Fêtons St. Jean, apôtre et évangéliste, et j’en profite pour faire un tour par la 1ère épitre de Jean et essayer d’apporter peut-être un peu de clarification. Il y a peu de temps en effet, et encore de nos jours dans certains recoins sombres de la chrétienté, on pensait que Jean l’apôtre et Jean l’évangéliste ne faisaient qu’un. Or un certain nombre de découvertes récentes ne vont pas du tout dans ce sens-là.
Tout d’abord, mettons de côté Jean-Baptiste, le cousin de Jésus né 6 mois plus tôt mais qui va être assassiné par Hérode et dont on apportera la tête tranchée sur un plateau. On se souvient que c’est à partir de la mort du Baptiste que Jésus se serait mis à prêcher.
Il y a Jean l’apôtre, fils de Zébédée, le pêcheur de Tibériade et de Salomé, frère de Jacques dit le majeur ; ils seront tous deux avec Simon et André, les apôtres les plus proches du Christ, présents à toutes les étapes importantes comme le Transfiguration ou la guérison de la fille de Jaïre. On se souvient que leur mère aurait demandé à Jésus la faveur de leur accorder une bonne place dans le Royaume. Ce Jean-là ne serait autre que le disciple Bien-Aimé dont parle l’évangile de Jean, avec une place à part (il se penche sur la poitrine de Jésus au cours du dernier repas et ce dernier va lui confier sa mère au pied de la croix). La tradition dit même que Marie l’accompagnera jusqu’à Ephèse. On dira qu’il est mort de mort naturelle vers l’an 45, à l’âge respectable de 103 ans. Enfin, peut-être.
On a longtemps pensé que c’est lui qui avait écrit ses mémoires dans le 4ème évangile. Or, on a maintenant compris que cet ouvrage a été écrit bien plus tard, et qu’on ne sait pas vraiment par qui : on a exprimé l’idée d’un supposé presbytre…mais en fait on n’a aucune idée de qui a été le rédacteur des textes johanniques que sont l’évangile, l’apocalypse et les 3 épitres. Ce qu’on a bien compris en revanche est que ces textes sont le reflet de la vie d’une communauté distincte de l’église de Pierre, on dirait une secte aujourd’hui, et que l’évangile a été écrit en plusieurs vagues au cours du temps.
On pense que cette communauté johannique s’est constituée vers les années 57 à partir de Juifs convaincus par Jésus et de certains membres de la communauté de Jean-Baptiste. Ils auraient été rejoints ensuite par des juifs anti-Temple, anti-Pharisiens, vers les années 80. La pensée de la communauté évolue alors vers la préexistence de Jésus, un remake de Moïse plutôt qu’une descendance Davidique ; la situation se tend avec les juifs des synagogues.
Vient alors rejoindre le groupe des anciens païens convertis (vers 90), des « Gentils » d’origine Grecque, et la pensée johannique va alors s’incliner vers l’universalité du message divin, ce qui ne va pas vraiment plaire aux judéo-chrétiens qui vont rejeter cette notion d’un Jésus préexistant qui ne serait pas le messie.
La communauté va alors se déchirer entre ceux qui vont déclarer que pour être sauvé, il faut d’une part croire en Jésus comme Dieu incarné et obéir à ses commandements, et ceux qui vont privilégier la nature divine de Jésus qui ne serait pas pleinement humain. Jésus serait Dieu venu en visite dans le monde, et croire en cela serait suffisant. Ce courant deviendra le Gnosticisme considéré aujourd’hui encore comme une hérésie.
La 1er épitre de Jean parle de cette scission qui s’annonce ; elle invite les membres de la communauté à ne pas s’éloigner du dogme de la double nature de Jésus.
Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie
— car la vie s’est manifestée, et nous avons vu et nous rendons témoignage et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était tournée vers le Père et s’est manifestée à nous —,
ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Et notre communion est communion avec le Père et avec son Fils Jésus Christ.
Et nous vous écrivons cela pour que notre joie soit complète. Marcher dans la lumière, libérés du péché
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Aujourd’hui nous Fêtons St. Jean, apôtre et évangéliste, et j’en profite pour faire un tour par la 1ère épitre de Jean et essayer d’apporter peut-être un peu de clarification. Il y a peu de temps en effet, et encore de nos jours dans certains recoins sombres de la chrétienté, on pensait que Jean l’apôtre et Jean l’évangéliste ne faisaient qu’un. Or un certain nombre de découvertes récentes ne vont pas du tout dans ce sens-là.
Tout d’abord, mettons de côté Jean-Baptiste, le cousin de Jésus né 6 mois plus tôt mais qui va être assassiné par Hérode et dont on apportera la tête tranchée sur un plateau. On se souvient que c’est à partir de la mort du Baptiste que Jésus se serait mis à prêcher.
Il y a Jean l’apôtre, fils de Zébédée, le pêcheur de Tibériade et de Salomé, frère de Jacques dit le majeur ; ils seront tous deux avec Simon et André, les apôtres les plus proches du Christ, présents à toutes les étapes importantes comme le Transfiguration ou la guérison de la fille de Jaïre. On se souvient que leur mère aurait demandé à Jésus la faveur de leur accorder une bonne place dans le Royaume. Ce Jean-là ne serait autre que le disciple Bien-Aimé dont parle l’évangile de Jean, avec une place à part (il se penche sur la poitrine de Jésus au cours du dernier repas et ce dernier va lui confier sa mère au pied de la croix). La tradition dit même que Marie l’accompagnera jusqu’à Ephèse. On dira qu’il est mort de mort naturelle vers l’an 45, à l’âge respectable de 103 ans. Enfin, peut-être.
On a longtemps pensé que c’est lui qui avait écrit ses mémoires dans le 4ème évangile. Or, on a maintenant compris que cet ouvrage a été écrit bien plus tard, et qu’on ne sait pas vraiment par qui : on a exprimé l’idée d’un supposé presbytre…mais en fait on n’a aucune idée de qui a été le rédacteur des textes johanniques que sont l’évangile, l’apocalypse et les 3 épitres. Ce qu’on a bien compris en revanche est que ces textes sont le reflet de la vie d’une communauté distincte de l’église de Pierre, on dirait une secte aujourd’hui, et que l’évangile a été écrit en plusieurs vagues au cours du temps.
On pense que cette communauté johannique s’est constituée vers les années 57 à partir de Juifs convaincus par Jésus et de certains membres de la communauté de Jean-Baptiste. Ils auraient été rejoints ensuite par des juifs anti-Temple, anti-Pharisiens, vers les années 80. La pensée de la communauté évolue alors vers la préexistence de Jésus, un remake de Moïse plutôt qu’une descendance Davidique ; la situation se tend avec les juifs des synagogues.
Vient alors rejoindre le groupe des anciens païens convertis (vers 90), des « Gentils » d’origine Grecque, et la pensée johannique va alors s’incliner vers l’universalité du message divin, ce qui ne va pas vraiment plaire aux judéo-chrétiens qui vont rejeter cette notion d’un Jésus préexistant qui ne serait pas le messie.
La communauté va alors se déchirer entre ceux qui vont déclarer que pour être sauvé, il faut d’une part croire en Jésus comme Dieu incarné et obéir à ses commandements, et ceux qui vont privilégier la nature divine de Jésus qui ne serait pas pleinement humain. Jésus serait Dieu venu en visite dans le monde, et croire en cela serait suffisant. Ce courant deviendra le Gnosticisme considéré aujourd’hui encore comme une hérésie.
La 1er épitre de Jean parle de cette scission qui s’annonce ; elle invite les membres de la communauté à ne pas s’éloigner du dogme de la double nature de Jésus.
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