L’amour du prochain

Lévitique 19, 1-18
novembre 20, 2024

Le SEIGNEUR adressa la parole à Moïse : Parle à toute la communauté des fils d’Israël ; tu leur diras : Soyez saints, car je suis saint, moi, le SEIGNEUR, votre Dieu.

Chacun de vous doit craindre sa mère et son père, et observer mes sabbats. C’est moi, le SEIGNEUR, votre Dieu. Ne vous tournez pas vers les faux dieux, ne vous fabriquez pas des dieux en forme de statue. C’est moi, le SEIGNEUR, votre Dieu.

Quand vous immolez au SEIGNEUR un sacrifice de paix, faites-le de manière à être agréés : On le mange le jour du sacrifice et le lendemain ; ce qu’il en resterait le troisième jour serait brûlé ; si l’on en mangeait quand même le troisième jour, ce serait de la viande avariée, on ne saurait être agréé ; celui qui en mangerait porterait le poids d’une faute pour avoir profané ce qui est consacré au SEIGNEUR ; et celui-là serait retranché de sa parenté.

Quand vous moissonnerez vos terres, tu ne moissonneras pas ton champ jusqu’au bord et tu ne ramasseras pas la glanure de ta moisson ; tu ne grappilleras pas non plus ta vigne et tu n’y ramasseras pas les fruits tombés ; tu les abandonneras au pauvre et à l’émigré. C’est moi, le SEIGNEUR, votre Dieu.

Ne commettez pas de rapt, ne mentez pas, n’agissez pas avec fausseté, au détriment d’un compatriote. Ne prononcez pas de faux serment sous le couvert de mon nom : tu profanerais le nom de ton Dieu. C’est moi, le SEIGNEUR.

N’exploite pas ton prochain et ne le vole pas ; la paye d’un salarié ne doit pas rester entre tes mains jusqu’au lendemain ; n’insulte pas un sourd et ne mets pas d’obstacle devant un aveugle ; c’est ainsi que tu auras la crainte de ton Dieu. C’est moi, le SEIGNEUR.

Ne commettez pas d’injustice dans les jugements : n’avantage pas le faible et ne favorise pas le grand, mais juge avec justice ton compatriote ; ne te montre pas calomniateur de ta parenté et ne porte pas une accusation qui fasse verser le sang de ton prochain. C’est moi, le SEIGNEUR.

N’aie aucune pensée de haine contre ton frère, mais n’hésite pas à réprimander ton compatriote pour ne pas te charger d’un péché à son égard ; ne te venge pas et ne sois pas rancunier à l’égard des fils de ton peuple : c’est ainsi que tu aimeras ton prochain comme toi-même. C’est moi, le SEIGNEUR.

Commentaire

Le chapitre 19 est le point central de tout le Lévitique, ne serait-ce qu’à cause du v.18 « tu aimeras ton prochain comme toi-même »

Il est très différent de ce que nous avons lu auparavant : on y parle peu de sacrifices et pas de sexe. C’est en revanche le seul passage de l’Ancien Testament dans lequel Dieu s’adresse à Moïse pour qu’il parle à la communauté, et de fait, les instructions que nous allons lire sont bien des règles qui permettent une vie en harmonie.

Le 1er paragraphe définit la sainteté ; c’est en effet le début du code de sainteté du Lévitique, je vous rappelle que nous en avons lu un premier en Exode 23 et qu’il en existe un 3ème dans le Deutéronome.

La sainteté est la principale caractéristique de Dieu et elle est devenue une exigence fondamentale pour le peuple parce que Dieu vit maintenant au milieu d’eux. C’est en obéissant au code de sainteté que le peuple peut devenir plus saint : seul le peuple saint peut s’approcher du Dieu saint. Les commandements du respect des parents et du sabbat sont immédiatement rappelées, suivies par l’interdiction du culte des idoles.

On aborde ensuite le délai limite pour manger la viande de l’holocauste, ainsi que les limites de la culture : il convient de respecter des limites de temps et d’espace pour que la société fonctionne, et il faut toujours laisser une part pour le pauvre et le plus faible. On trouvera ensuite le vol et l’escroquerie entre frères, le vol avec violence ; le sourd et l’aveugle se trouvent sous la protection du Seigneur. On trouve aussi les indications pour une bonne pratique de la justice.

Pour conclure, notre fameux verset 18 qui est une exclusivité, il n’y a aucun équivalent dans l’Ancien Testament. L’amour du prochain, sans spécifier qui c’est, ce qui laisse le champ ouvert à tout élargissement de la communauté. L’altérité comme une identité : comme toi.

Si on compare les 3 codes :

Ex 23, 4-5 Priorité à la solidarité même entre ennemis

Dt 22, 1-4 : On passe de l’amour de l’ennemi à celui du frère, aux personnes qui habitent dans le voisinage, le devoir de restitution est étendu aux manteaux et à n’importe quel objet perdu.

Lv 19, 17-18 L’amour du prochain. La haine ne peut exister, la solidarité nationale.

Pas mal, non ?

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