Ce passage est constitué de deux morceaux : une harangue contre les scribes dans laquelle Jésus s’adresse au peuple pour dénoncer le comportement des scribes, suivie d’un petit commentaire sur la veuve qui donne peu, mais tout ce qu’elle a.
Jésus va dénoncer tour-à-tour la vanité des scribes, puis leur cupidité et leur hypocrisie ; que leur reproche-t-il exactement ? on ne sait pas bien si c’est la tutelle de certaines veuves qui est en cause, ou si c’est le prix exagéré demandé par les scribes pour de longues prières…Les scribes sont les plus attaqués dans l’évangile de Marc, suivi des prêtres, des pharisiens, des anciens et très rarement, par les Sadducéens. Ce qui est certain est que dans les conseils que donne Jésus à ses disciples, le scribe juif est la description de l’exact contraire de ce que Jésus attend.
La petite obole de la pauvre veuve est un concept déjà bien connu dans de nombreuses religions, dont le bouddhisme, l’obole du pauvre plait plus à la divinité que l’énorme don du riche.
On comprend que Jésus est opposé à l’institution juive qui exploite sans vergogne le pauvre pour satisfaire ses propres besoins. Il est probable que Marc accentue un peu le trait car il cherche à convaincre sa communauté de Jérusalem de prendre ses distances avec l’institution juive. Le problème n’est pas nouveau.
Malachie3.5 « Je m'approcherai de vous pour le jugement. Je serai un prompt accusateur contre les magiciens et les adultères, contre les parjures, contre ceux qui exploitent l'ouvrier salarié, la veuve et l'orphelin, qui oppriment l'émigré et ne me craignent pas, dit le SEIGNEUR le tout-puissant »
Jérémie 7.5 « Mais plutôt amendez sérieusement votre conduite, votre manière d'agir, en défendant activement le droit dans la vie sociale ; n'exploitez pas l'immigré, l'orphelin et la veuve ; ne répandez pas du sang innocent en ce lieu ; ne courez pas, pour votre malheur, après d'autres dieux ; je pourrai alors habiter avec vous en ce lieu, dans le pays que j'ai donné à vos pères depuis toujours et pour toujours »
Il va de soi que ce passage résonne assez drôlement à nos oreilles, car on se dit que la situation n’est pas vraiment différente aujourd’hui tant l’institution qu’est l’Eglise est éloignée et incompréhensible. Mais quand même, si la vanité et l’hypocrisie sont encore bien présentes, je pense que la cupidité s’en est éloignée…enfin, peut-être. Mais ça n’empêche que ce « prenez garde de ces scribes» …