Le ministère sacerdotal

J’ai sélectionné trois extraits du chapitre 10 qui est assez confus et semble être un chapitre fourre-tout dans lequel ont été balancées plusieurs informations importantes.

On ne comprend pas forcément très bien le 1^er paragraphe, si ce n’est qu’apparemment, deux jeunes prêtres n’ont pas respectées les indications de Moïse quant au feu de l’autel (en fait, on ne trouve aucune indication dans ce sens dans les chapitres précédents) et qu’ils sont passés au lance-flamme par Dieu lui-même. Cette anecdote sert à mettre en valeur qu’il convient pour l’homme qui veut s’approcher de Dieu ou de son domaine de respecter précisément les conventions établies. Si Dieu va vivre en effet au milieu de son peuple, il n’empêche pas moins qu’il a une zone réservée, et nous verrons dans les chapitres à venir pourquoi et combien cette notion d’espace sacré est importante.

Le second passage nous montre une évolution des rôles de chacun : Dieu parle maintenant directement à Aaron, alors que le système mis en place auparavant passait par Moïse. On a la définition du sacerdoce ou plutôt du rôle des prêtres selon Dieu : distinguer le bien du mal, le pur de l’impur, et enseigner la Loi ; un exercice pour lequel il convient d’être frais et dispos. On commence à voir pointer l’alliance du bien et du pur, du mal et de l’impur, sujet qui va constituer l’essentiel du livre du Lévitique.

Il semble dans le 3^ème extrait que Moïse a lui-aussi évolué dans son job, puisqu’il fait bien plus que transmettre les paroles de Dieu, il se permet de corriger les prêtres et donc se fait la garant de l’application des règles. On découvre avec stupeur que le fait de manger le gigot de la victime est ce qui permet de prendre en charge le péché de l’offrant, une idée tout-à-fait nouvelle dans l’Ancien Testament.

Nous terminons ici la partie du livre du Lévitique consacrée aux sacrifices. Je pense que nous avons tous compris que la présence de Dieu au milieu du peuple nécessite la mise en place d’un certain protocole : pour rencontrer Dieu, il faut quand même y mettre les formes, et ce sera le rôle des sacrifices, dont on a bien compris que certains (l’holocauste, l’offrande végétale et la communion) sont destinés à le rendre plus accessible, et dont d’autres comme les sacrifices de séparation ou de réparation permettent de se purifier en vue de la rencontre. A la fin de ces premiers passages, on comprend que comme dans tout protocole civil, il y a des zones réservées, des pratiques à respecter ainsi qu’un timing qui doit être parfait.

Nous allons bientôt nous atteler à la notion de pureté.