Nous voici revenus à la base de nos religions juives et chrétiennes. Il est rare de sentir une certaine concordance entre Jésus et un lettré juif, et c’est aujourd’hui.
En fait l’église de Jérusalem a toujours pensé qu’il y avait moyen de trouver une certaine coopération avec des scribes ou des lettrés juifs, pris individuellement, sur le mode de la confraternité des grands esprits et des vrais connaisseurs. Et en fait, Marc cherche bien souvent à montrer que ce Jésus (que le lecteur va chercher à identifier) est avant tout un excellent connaisseur de l’écriture, un rabbin au sens professionnel du terme, détenteur d’un savoir que nul ne saurait lui reprocher. D’ailleurs, c’est bien ce qui s’est passé, il n’a jamais été reproché à Jésus de ne pas connaitre ses textes.
Ces questions d’ordre et de priorités sont au sein de toute une activité rabbinique car au milieu de cette quantité d’interdits, les fidèle sont du mal à s’y retrouver et sont demandeurs de simplification : si on pouvait numéroter les commandements et les ranger par ordre d’importance, ce serait plus facile pour tout le monde…
Les réponses aux questions sont les bonnes :
Deutéronome 6.4 « 6.4 ÉCOUTE, Israël ! Le SEIGNEUR notre Dieu est le SEIGNEUR UN. Tu aimeras le SEIGNEUR ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être, de toute ta force. Les paroles des commandements que je te donne aujourd'hui seront présentes à ton cœur ; tu les répéteras à tes fils ; tu les leur diras quand tu resteras chez toi et quand tu marcheras sur la route, quand tu seras couché et quand tu seras debout ; tu en feras un signe attaché à ta main, une marque placée entre tes yeux ; tu les inscriras sur les montants de porte de ta maison et à l'entrée de ta ville. » TOUS les juifs un peu sérieux (même les autres) connaissent ces versets.
Lévitique 19.18 « ne te venge pas et ne sois pas rancunier à l'égard des fils de ton peuple : c'est ainsi que tu aimeras ton prochain comme toi-même. C'est moi, le SEIGNEUR. »
Osée 6.6 « Car c'est l'amour qui me plaît, non le sacrifice ; et la connaissance de Dieu, je la préfère aux holocaustes. »
Jésus va considérer ces 3 textes comme complètement acquis. Il ajoutera l’intelligence (la pensée) à la force comme une deuxième énergie, mais ce n’est pas un changement fondamental. Il y a accord complet entre chrétiens et juifs, nous partageons les mêmes textes de base.
Reste la question de la définition du prochain, qui était déjà une source de débats rabbiniques (le sens originel aurait été le frère juif et l’étranger intégré dans sa communauté). Reste l’infériorité du culte sacrificiel chère à Jésus mais que les auteurs du Lévitique ne partageaient certainement pas.