Nous sommes arrivés au chapitre 19 en ayant sauté de longs monologues (toujours aussi beaux) sur l’injustice de Dieu, sur le désespoir, sur la mort qui atteint le juste comme le méchant, …
Et là, tout d’un coup, la contemplation de Dieu au jour de la mort !
Le dogme que Job enseignait à ses amis, est que la justice divine est implacable. Or maintenant que c’est lui qui est atteint par ce qu’il pense être la colère de Dieu, Job se sent visé sans comprendre la raison de cette colère, il se sent innocent et donc en conclut à une erreur de justice, Dieu a du se tromper, ce n’est pas possible autrement. Il faudrait que Job puisse se défendre, l’appeler à la raison…
Les amis de Job restent figés sur cet enseignement de la justice divine : pour eux, si Job souffre autant, c’est qu’il a fauté. Job implore en leur disant « dites-moi où j’ai fauté », mais eux insistent en lui disant « avoue ».
Le dernier paragraphe fait partie de ceux que les exégètes du monde entier n’ont pas vraiment réussi à expliquer. Les traductions en Grec (La Septante) et en latin (La vulgate de St. Jérôme) sont sensiblement différentes. On comprend bien que Job affirme avoir un défenseur qui va le sortir de là ; le terme en hébreu est le shéol, celui qui va racheter les biens d’un membre de la famille pour éviter que l’héritage ne sorte de la famille (Lévitique25), celui qui va venger le sang versé par la famille (Nombres 35). En Isaïe 44 et 63, on dit que Dieu est le Shéol du peuple d’Israël.
Ici on ne sait absolument pas de quoi l’auteur veut parler. Ce peut être Dieu lui-même qui va intervenir le jour de la mort de Job (la poussière), ce peut être un autre sauveur qui va intervenir pour le guérir (cette peau qui est la mienne), bref, on ne sait rien