Nous avons deux sujets dans ce texte : le premier pose la question de l’unicité du canal religieux, le second parle de la responsabilité des chefs de l’Eglise.
La 1ère situation, qui nous est aussi contée dans le livre des Actes 19.13, aborde le fait que d’autres guérisseurs viennent faire des exorcismes en se réclamant du nom de Jésus, alors qu’ils ne font pas partie du groupe des disciples. Attention, il est bien dit « en ton nom », cad au nom de Jésus, et non pas au nom du Père.
L’Eglise nous conseille un texte particulièrement bien choisi en 1ère lecture, le livre des Nombres 11, 25-29 : Le SEIGNEUR descendit dans la nuée et lui parla ; il préleva un peu de l'esprit qui était en Moïse pour le donner aux soixante-dix anciens. Dès que l'esprit se posa sur eux, ils se mirent à prophétiser, mais ils ne continuèrent pas. Deux hommes étaient restés dans le camp ; ils s'appelaient l'un Eldad, l'autre Médad ; l'esprit se posa sur eux — ils étaient en effet sur la liste, mais ils n'étaient pas sortis pour aller à la tente — et ils prophétisèrent dans le camp. Un garçon courut avertir Moïse : « Eldad et Médad sont en train de prophétiser dans le camp ! » Josué, fils de Noun, qui était l'auxiliaire de Moïse depuis sa jeunesse, intervint : « Moïse, mon seigneur, arrête-les ! » Moïse répliqua : « Serais-tu jaloux pour moi ? Si seulement tout le peuple du SEIGNEUR devenait un peuple de prophètes sur qui le SEIGNEUR aurait mis son esprit ! »
Matthieu (12.30) et Luc (11.23) vous reprendre la même idée en en changeant la tournure : « Qui n'est pas avec moi est contre moi, et qui ne rassemble pas avec moi disperse ». Il semble que la version de Marc soit plus ouverte, car il y a probablement beaucoup de gens neutres qui vont se trouver de fait, englobés dans les supporters de Jésus. Et c’est ainsi que Marc laisse entendre que Jésus ne condamnait pas les canaux non-officiels, ce qui est bon pour jesusfacile.com !
Le seconde partie nous ramène à l’image de la semaine passée avec Jésus qui met un enfant au milieu du groupe. On ne sait pas vraiment pourquoi Marc insiste autant sur les problèmes de hiérarchie qui donne un mauvais exemple, car le reproche est nettement plus poussé que dimanche dernier.
Les juifs peuvent faire une lecture assez sexuelle des reproches : la pédophilie (sur les petits crédules), la masturbation (la main), l’adultère (le pied comme nom donné en hébreu aux organes génitaux), le voyeurisme ou la lubricité (l’œil). Mais on peut aussi faire une lecture plus morale (la main et le pied font le mal, alors que l’œil voit le mal), ou plus Paulinienne en se référant aux différents membres de l’Eglise.
Ce qui est certain est que Marc voulait à tout prix insister sur le fait que les responsables de l’Eglise doivent absolument montrer un comportement et une pensée exemplaires, notamment pour préserver les plus faibles de la communauté, ceux pour qui l’exemple vaut plus que la force du texte.
Aux disciples qui disent à Jésus « regarde dehors ce qui se passe », Jésus répond « regardez dedans ce qui se passe ». Un évangile au goût du jour peut-être ?