C’est la 5ème fois que Jean nous parle du Paraclet : celui qui restera pour toujours (14.16), celui qui enseigne et créée le ressouvenir (14.25), le paraclet témoin (15.26). le paraclet accusateur (16.8) et nous avons maintenant un paraclet Esprit de vérité. Attention au piège : la vérité chez Jean est la manifestation divine de Dieu en Jésus.
Il n’est pas dit que le Paraclet va nous apporter du neuf, il est juste dit qu’il va nous aider à reconnaître la présence de Dieu en Jésus.
Nous ne sommes pas tout-à-fait encore dans un contexte trinitaire complet : on se rend bien compte que le Paraclet n’est ici qu’un haut-parleur qui est dépourvu d’autonomie.
Il y a une question sur le fait que le Paraclet doit nous prévenir de l’avenir : serait-ce un devin divin ? Il peut en effet y avoir deux interprétations qui ne sont pas forcément incompatibles. Jean peut d’une part signifier par cette expression ce qui va se passer dans la vie de Jésus demain, cad la croix et la résurrection. Mais il peut aussi vouloir parler de ce qui va se passer demain pour la communauté, et nous savons que ce sera le développement d’un courant gnostique qui sera combattu dans la 1ère épitre de Jean.
On comprends mieux en ce sens la référence au Père et au rôle de communicateur du Paraclet : si certains pouvaient développer l’idée d’un Esprit-Saint qui serait autonome et indépendant du Père, c’est foutu.
Il faut bien comprendre en revanche que le Paraclet poursuit un but strictement théologique, la recherche de la vérité au sens johannique du mot, cad le fait de reconnaître que Jésus est le Fils de Dieu incarné.