L’immanence réciproque

Après le malentendu de Thomas hier (il voulait que Jésus lui montre un chemin et celui-ci lui a répondu qu’il était le chemin), nous avons aujourd’hui le malentendu de Philippe, qui aimerait bien que Jésus lui montre le visage de Dieu le Père. Or la réponse est la même qu’à Thomas : tu veux voir le Père, regarde-moi.

On se souvient que dans la tradition juive personne ne peut voir le visage de Dieu, seulement peut-être au jugement dernier et on en est même pas certain. Si Dieu est radicalement transcendant, alors il n’y a aucun moyen que l’homme l’aperçoive. Mais c’est pour cela que le Père a envoyé Jésus, c’est l’incarnation qui permet de se faire une idée de Dieu et la figure de Jésus rend plus facile une identification à l’homme. Demander une théophanie alors que le Père a fait exprès d’incarner son Fils ne tient pas debout ; surtout qu’en plus, les théophanies de la Bible n’ont jamais montré le visage de Dieu, tout au plus a-t-on entendu sa voix…

On appelle immanence réciproque cette phrase « le Père est en moi comme je suis dans le Père ». Il va de soi que c’est un concept difficile d’accaparer, et encore nous ne parlons pour l’instant que du binôme père et fils ; qu’en sera-t ’il avec la Sainte Trinité ?

Et Jésus d’ajouter : si voir mon visage ne suffit pas, regardez au moins mes œuvres depuis que je suis avec vous et vous pourrez constater qu’elles sont de nature divine. Annoncer sa mort en public et sans frémir est probablement aussi une œuvre impossible à l’homme.

Jésus est le révélateur de la réalité divine (on se souvient que Jésus est aussi la vérité), cad un Dieu aimant qui donne la vie en plénitude. Et cette révélation doit continuer même après le départ de Jésus, c’est le pourquoi de la promesse des grandes œuvres opérées par les disciples car réalisées par Jésus selon leurs prières.