Nous sommes à la fin de la résurrection de Lazare ; la Marie dont on parle ici est la sœur de Marthe et de Lazare, celle qui prie et qui écoute quand Marthe travaille et prend des décisions.
Si l’Eglise ne nous propose aujourd’hui que trois petits versets qu’elle est venue découper entre Lazare et le début de la passion, c’est parce que ces trois phrases sont lourdes de signification quant à l’évangile de Jean.
Nous l’avons dit plusieurs fois : chez Jean, on ne parle pas de miracles mais de signes. La différence de vocabulaire ne doit pas faire penser à une différence de grandeur ou de formidable : le signe de Lazare est bien plus formidable que n’importe quelle guérison d’estropié ! C’est juste que pour le rédacteur de l’évangile de Jean, l’important n’est pas tant le fait accompli que son impact en termes de foi.
A partir d’un fait, d’un signe, le témoin doit prendre une décision fondamentale : doit-il croire ou non ? Quand Jésus fait un geste miraculeux incroyable, on peut imaginer certes, comme le fera Nicodème, qu’il y a quelque chose de divin dans cet homme, qu’il est probablement envoyé de Dieu. Mais va-t-on croire simplement que cet homme est Fils de Dieu, qu’il est Dieu incarné sur la terre ?
Ce que nous montre Jean dans son évangile, est qu’en face des signes, certains en effet se décident à croire, mais que d’autres au contraire, se refusent volontairement à croire.
Et c’est exactement ce qui se passe ici. Certains des juifs qui étaient chez Marie pour les funérailles de Lazare vont commencer à croire en Jésus, Fils de Dieu, quand ils vont se rendre compte que Lazare est effectivement revenu à la vie. D’autres en revanche vont développer une approche hostile en allant dénoncer un comportement étrange aux chefs juifs.
La dernière phrase le montre bien : « Cet homme »
C’est ainsi que le destin des deux hommes se croisent : alors que Lazare vient de passer de la mort à la vie grâce au geste de Jésus, Jésus lui va passer de la vie à la mort, il va être condamné, à cause de son geste vers Lazare.