Dieu et l’argent

Pour comprendre ce passage il faut revenir à celui d’hier sur l’économe infidèle. On se souvient que Jésus félicitait celui-ci qui avait su prévenir sa destitution et qui avait donc utilisé ses techniques comptables pour que les débiteurs du maître se souviennent de lui à l’heure de sa déchéance. Luc nous montre dans ce commentaire que l’homme est un, qu’il aura autant d’habileté à gérer les biens spirituels qui l’en a eu à gérer les biens terrestres.

Il convient de savoir que l’exégète rabbinique de l’époque proclamait haut et fort que l’homme avait deux maîtres, Dieu pour le cœur et l’argent pour les affaires. C’est ce que Jésus (ou plutôt Luc) conteste aujourd’hui. Si Luc reconnaît l’existence des deux mondes (dans une pensée très juive de la vie spirituelle et de la vie matérielle), il reconnaît en revanche que ce sont deux mondes incompatibles en même temps : c’est d’abord le monde des hommes, et seulement après la mort terrestre, le monde de Dieu.

Il convient donc de se préoccuper dès aujourd’hui du lendemain. Luc ne met en cause ni l’argent lui-même, ni les compétences des hommes pour le manipuler, il rappelle seulement que l’argent est trompeur car il disparaît à notre mort.

Se faire des amis sur terre, savoir distribuer l’argent plutôt que le garder pour soi, ce sont de bonnes manières de se préparer une place au Royaume.

Bref, craindre Dieu.