C’est la 3ème fois que nous lisons ce texte, car on le trouve aussi en Matthieu 12. Il a été un texte assez difficile pour les spécialistes car on ne comprend pas bien son histoire : Jésus a du récuser tout signe, puis on a ajouté l’exception de Jonas et enfin la comparaison avec la reine de midi. De même, on peut discuter de savoir si le signe de Jonas est le fait qu’il ait été miraculeusement sauvé de la baleine (on trouve cette représentation des les catacombes) ou si c’est le signe d’un prédicateur étranger débarqué par miracle sur la plage que les gens de Ninive vont écouter. Dans le cas de Luc, on peut penser que c’est de la 2ème interprétation qu’il s’agit.
Cette foule qui demande un signe au verset 13 se trouve dans la même situation que la foule des gens de Ninive face à cet étranger qui est Jonas et qui demande pénitence. Les gens de Ninive n’ont pas eu d’autre signe que la vision de Jonas sur la plage ou dans la ville, et ils ont cru. De même la Reine de Midi, elle est venue en croyant déjà, elle est venue pour rencontrer Salomon, pour vérifier ce qu’elle avait cru.
Le doute qui assaille le peuple juif n’est pas une nouveauté : plusieurs fois dans l’Ancien Testament on verra le peuple demander un signe à Dieu. D’autres fois, ils n’oseront pas. Le doute n’est pas mauvais en soi, mais il est de deux types : soit on croit et on va vérifier que c’est vrai. Soit on ne croit pas et on va vérifier qu’on a raison.
Nous sommes comme les gens de Ninive et comme les gens d’Israël, en face d’un homme qui sort de nulle part. Il nous faut prendre parti, sans savoir.