Nathanaël ou Barthélémy?

Nous fêtons aujourd’hui la Saint Barthélémy ; si on lit ce passage de Jean, c’est uniquement parce que la tradition voudrait que Barthélémy soit aussi le Nathanaël de Jean, une déduction qui vient de la place des noms dans les diverses listes des apôtres. Le lien est aujourd’hui assez contesté, mais ce n’est pas grave. Le passage des v.35 à 51 constitue le choix des apôtres dans l’évangile de Jean ; il est le seul à parler de Nathanel.

Nathanel est l’archétype du bon juif, celui qui lit la Torah sous un figuier, celui qui se présente devant Dieu en reconnaissant son péché et en faisant preuve d’humilité. Et Jésus, omniscient chez Jean (je vous rappelle que Jésus est Dieu avant tout et qu’il sait dans le détail ce qui se passe en chacun des hommes), le devine.

Philippe lui présente Jésus comme un paradoxe : il est le messie attendu et il est le fils de Joseph, un charpentier de Nazareth. Or il faut savoir que le messie ne peut venir que de Jérusalem, comme tous les prophètes : voilà qui ne colle pas. Il faudra donc une rencontre pour montrer la vérité, car celle-ci paraît bien éloignée de la tradition rabbinique.

La rencontre se passe bien. Nathanael voit tout de suite en Jésus un rabbi (cad un spécialiste de la Loi), le Fils de Dieu (une origine divine incontestable) et le Roi d’Israël (cad le messie attendu par les juifs). Bref, Nathanael a tout compris.

Jésus termine sur la vision de l’échelle de Jacob (Genèse 28.12). Si les anges descendent et montent de l’échelle, c’est bien que Dieu est descendu sur la terre…

On dit que le pauvre Barthélémy est parti évangéliser l’Arménie. Il y serait mort écorché vif, crucifié puis décapité. On le représente en peinture avec sa peau ou avec un couteau…Oui, l’Eglise sait aussi être sinistre quand il le faut.