Il semble que sur le chemin de Jérusalem, Jésus s’approche assez souvent des humbles, des malades, aujourd’hui des enfants…ce qui irrite au plus haut point les disciples pour qui ce voyage est trop sérieux pour qu’on puisse perdre du temps à parler à des enfants.
La tradition juive par rapport aux enfants est un peu difficile à comprendre. D’une part, ils sont chéris, gâtés, pourris…car ils sont le signe de la bénédiction divine. Et on prendra bien soin à suivre un processus précis d’éducation dans la foi, en tout cas pour les garçons. D’autre part, les enfants sont une quantité négligeable en termes de vie sociale, on leur demande globalement de se taire, d’écouter et d’apprendre. On demande souvent à des rabbins de les bénir, mais rapidement. Et quand un enfant a le droit de s’adresser à un rabbin, il doit utiliser de nombreuses formules de politesse et de respect.
Jésus tient à démontrer qu’il n’est pas un rabbin comme les autres, et ceci juste après une critique sévère de la pratique juive du divorce avec lettre de répudiation. Il va de soi que de nombreux mouvements chrétiens se sont saisis de ce passage pour justifier le baptême automatique et précoce des enfants nouveau-nés (Calvin par exemple).
Il y a peu de jours, Jésus semblait s’affranchir de sa famille terrestre (on se souvient des commentaires : qui sont mes frères, qui sont mes sœurs). Aujourd’hui, il semble que la famille chrétienne ait une certaine importance.
Cette importance donnée aux enfants est en droite ligne du « je te rends grâce Seigneur d’avoir caché cela aux sages et aux savants (Mt 11, 25)
Bref, place aux jeunes !