Nous avons déjà fait l’analyse de chacune des phrases de ce Notre-Père, et il n’y a rien de difficile dans ce texte qui est fait pour que chacun puisse se l’approprier facilement.
Le 1er paragraphe nous rappelle que Dieu est parfaitement au courant de nos besoins, et de fait, il n’est fait référence qu’au pain quotidien dans ces demandes. Un pain de survie en fait, une nourriture minima qui maintienne en vie notre corps. Une nourriture spirituelle aussi peut-être, qui nous maintienne le cerveau alerte. Dès le départ, Matthieu nous invite à une certaine parcimonie de mots, d’éviter l’inutile parole ; on se souvient de son invitation hier à ne pas trop montrer que l‘on prie, peu de mots discrets.
Les 3 premières demandes ne sont que des invocations, car notre responsabilité se trouve assez peu engagée dans la révélation du Royaume. La notion des cieux sert uniquement à définir un endroit que l’on ne connaît pas et où on suppose que tout est déjà parfait. J’aime à rappeler que c’est de TA volonté qu’il s’agit, et non pas de la nôtre.
Concernant le pardon, nous avons fait déjà la distinction entre les péchés contre Dieu et les péchés contre les hommes. Avant la journée du grand pardon, Yom Kippour, les juifs doivent se pardonner les uns les autres ; ensuite, que Dieu leur accorde son pardon pour les fautes commises à son égard, ils ne le sauront qu’au jugement dernier. Dans ce passage, Matthieu insiste qu’il ne peut y avoir l’un sans l’autre, qu’on ne peut espérer le pardon de Dieu si on ne donne pas nous-même le pardon à nos frères. Il y aurait une relation de conditionnalité.
Un rappel de la tentation de Satan ne peut pas faire de mal si Dieu peut nous donner un coup de main.
Luc nous dira en LC 18,1 : « Il faut toujours prier sans jamais se lasser ». Mais si la prière est courte, alors on peut facilement tomber dans le travers des paiens. Pas facile donc de trouver la bonne dose.
Heureusement, le Abba de la version originale est plutôt « petit papa » que « Notre Père ». On peut espérer qu’il soit bienveillant.