Nous sommes juste après la scène du lavement des pieds dans laquelle c’est le maître qui se met à genou. Jean veut placer la royauté de Jésus sous l’enseigne du service, et il insiste sur le fait que ce n’est pas parce que le maître se met à genou qu’il n’est plus le maître, l’ordre et la hiérarchie ne se trouvent pas modifiés par la mise en œuvre du service aux autres. Il convient même de ne pas l’oublier, car le savoir permet le bonheur dans l’exercice du service. Le savoir n’existe pas sans le faire, et Jésus préfère le service à la subordination ou à l’autorité.
La seconde partie est la 3ème annonce de la trahison de Judas (on se souvient de la même annonce en 13.2 et en 13.10). Elle est à rapprocher du Psaume 41.10 « Même l'ami sur qui je comptais, et qui partageait mon pain, a levé le talon sur moi ».
Le problème de l’incarnation est que Jésus rejoint l’humanité dans sa réalité, ses grandeurs et ses bassesses aussi. Judas fait partie de ceux que Jésus avait enseigné, mais on voit bien que l’enseignement n’a pas fonctionné de la même façon chez tous les élèves. Le monde des hommes est par nature sujet à certains problèmes de fonctionnement. Jésus pourrait se montrer blessé de la trahison de son ami ; mais c’est à ce moment que Jean nous replace le côté divin de Jésus et son omniscience, le fait que Jésus connaît le cœur des hommes.
Le dernier verset est un peu bizarre car même si l’envoi fait partie des thèmes récurrents chez jean, on ne comprend pas bien ce qu’il vient faire là. L’idée est certainement de préparer le thème du chapitre 14, comment faire sans Jésus ? Et celui-ci nous montre que même après son départ, les disciples restent les envoyés de Dieu et vont continuer l’œuvre de représentation et de révélation de Dieu dans le monde.