Nous passons maintenant au début des discours d’adieu, au chapitre 14 que l’on va parcourir d’une façon un peu désordonnée : ce chapitre va nous parler de la vie post -pascale, de la vie des disciples sans Jésus. On nous a coupé le verset précédant dans lequel Thomas dit à Jésus « on ne sait même pas où tu vas, comment pourrions-nous connaître le chemin pour y aller ». En fait l’Eglise a choisi ce texte parce que c’est la saint Philippe, et elle va nous le remettre au programme la semaine prochaine pour suivre l’ordre du chapitre 14…
Et cela commence par un grand slogan théologique : « je suis le chemin et la vérité et la vie » La théologie du chemin qui mène à Dieu est tout-à-fait classique dans toutes les cultures de l’époque sur le sens de la vie et sur le sens ultime de la vie, mais Jean la transforme habilement : Jésus ne mous montre pas le chemin, il EST le chemin. Et la formulation exacte devrait être la suivante : « je suis le chemin qui mène à la vérité, cad la connaissance de la réalité divine, ce qui vous donnera la vie en plénitude (cad la vie heureuse avec Dieu, la vie éternelle) »
La seconde phrase parle de l’exclusivisme du Salut par Jésus, il n’y a pas d’autre chemin qui peut mener à Dieu. Ce qui pose bien entendu la question du thème de ce chapitre : « si tu pars est que tu es le point de passage obligé, alors comment va-t’on faire pour rester au contact de Dieu ? »
La problématique de voir Dieu est un classique de la Bible, auquel Jésus répond en utilisant sa formule habituelle de l’immanence réciproque (le Père est en moi comme je suis en lui). Cette vision de Dieu est importante en milieu juif, elle est la justification à elle seule de l’incarnation de Dieu. C’est en se faisant homme que Dieu permet aux hommes de le voir. Dieu utilise Jésus pour se faire voir et l’Esprit pour se faire entendre. Attention aux temps des verbes : la vue de Dieu c’est maintenant, pas au jour du jugement dernier. On comprend bien que Jésus n’est pour Jean ni un maître de sagesse, ni un maître de l’écriture, ni un prophète, ni un guérisseur : il est avant tout la Révélation de son Père, il fait office de grand Révélateur.
Le dernier sujet abordé sera celui des œuvres. Les œuvres qu’a fait Jésus sont grandes car elles sont les œuvres du Père, mais cette capacité de réaliser des grandes œuvres va passer aux disciples. Grâce à la prière, et grâce aussi à l’Esprit, comme nous allons le voir ensuite.