Il faudrait revenir au v.34 : Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là ! »
Alors voilà, nous arrivons enfin au pain de vie. Mais c’est juste sur un seul verset qui nous laisse, si j’ose dire, un peu sur notre faim. On attendait un argumentaire un peu plus fourni…qui viendra, je vous rassure, mais il faut savoir patienter.
Ici juste après la déclaration du pain de vie, on part sur le rôle de témoin du Père, d’exécutant de besognes terrestres. Et puis on part aussi sur le rôle du bon berger, l’idée qu’aucun de ceux qui ont confiés à Jésus par le Père ne se perdront.
…et moi je le ressusciterai au dernier jour. Comme c’est bizarre. Jean, ou Jésus, n’arrête pas de nous dire que la vie éternelle c’est déjà maintenant, et puis on revient au jugement dernier, c’est à en perdre le nord. Il faut bien que la théologie de Jean s’adapte à la foi juive, en tout cas sur le point critique de la résurrection. L’idée de la foi pharisienne est bien le jugement dernier, mais Jésus ne dit pas que celui-ci ne va exister , et que ceux qui croiront auront la vie éternelle: il dit juste que son fils n’est pas venu pour juger, qu’il est venu pour sauver, et que cette vie éternelle démarre déjà maintenant. Jésus dit que c’est notre choix, on peut choisir dès maintenant de croire en lui ou pas. Pour Jean, cette vie éternelle est une vie avec Dieu qui se déroule en parallèle avec la vie terrestre. Rien de cela ne remet en cause le jugement dernier ; si ce n’est que pour ceux qui croient, Jésus saura s’en souvenir au moment du jugement dernier.
Bref ce n’est pas parce qu’on a réussi les partiels qu’il n’y aura pas d’examen final : que ceux qui croient se rassurent, ils ont de toutes façons assez de points pour passer. La vie éternelle ne remet pas en cause la vie terrestre, ni sa finitude.