Un vrai condensé de tout l’Ancien Testament. Jésus va chercher deux versets de deux livres pour en faire la base de toute l’Ecriture :
Deutéronome 6.4 « ÉCOUTE, Israël ! Le SEIGNEUR notre Dieu est le SEIGNEUR UN. Tu aimeras le SEIGNEUR ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être, de toute ta force. » Il faut bien comprendre que cette prière connue sous le nom du « Shema Israël » est LA grande prière juive qui se récite deux fois dans la journée, au lever et au coucher. Ce commandement est pour tout juif LE premier de tous les commandements de la Torah.
Le second est un peu moins récité car il est plus problématique à mettre en place dans la vie de tous les jours. Il se trouve dans le Lévitique 19.17 « N'aie aucune pensée de haine contre ton frère, mais n'hésite pas à réprimander ton compatriote pour ne pas te charger d'un péché à son égard ; ne te venge pas et ne sois pas rancunier à l'égard des fils de ton peuple : c'est ainsi que tu aimeras ton prochain comme toi-même. C'est moi, le SEIGNEUR ». Et bien évidemment c’est celui-là que Jésus est allé piocher comme deuxième commandement.
Marc nous montre alors un scribe enthousiaste qui va répondre en reprenant lui aussi de nombreuses citations.
Deutéronome 4.35 « A toi, il t'a été donné de voir, pour que tu saches que c'est le SEIGNEUR qui est Dieu : il n'y en a pas d'autre que lui. »
Mais aussi Esaïe 45.6 « afin qu'on reconnaisse, au levant du soleil comme à son couchant, qu'en dehors de moi : néant ! C'est moi qui suis le SEIGNEUR, il n'y en a pas d'autre » ;
Le fameux verset du livre d’Osée 6.6 « Car c'est l'amour qui me plaît, non le sacrifice ; et la connaissance de Dieu, je la préfère aux holocaustes. » Que l’on trouve aussi dans
1 Samuel 15.22 « Samuel dit alors : « Le SEIGNEUR aime-t-il les holocaustes et les sacrifices autant que l'obéissance à la parole du SEIGNEUR ? Non ! L'obéissance est préférable au sacrifice, la docilité à la graisse des béliers. »
Et donc on voit bien qu’à ce petit jeu des citations bibliques, Jésus et le scribe se retrouvent comme deux larrons en foire, on perçoit même chez Jésus une certaine sympathie. On verra d’autres fois que Jésus étant probablement issu du milieu pharisien, il adore jouer avec les textes de la bible et respecte énormément tous ceux qui travaillent les écritures.
Il va de soi que Matthieu et Luc, qui connaissent des relations nettement plus compliquées avec les pharisiens, omettront de mentionner cette sympathie professionnelle ; chez eux, aucune félicitation.
Oui, on l’oublie parfois pour ne garder en tête que les miracles et autres gestes exceptionnels : Jésus était avant tout un grand maître de l’Ecriture.