La suite des fameuses controverses entre Jésus et les pharisiens. Depuis Mc1.40, On va voir une série d’actes et de paroles de Jésus (et de sa bande) qui sont, si ce n’est en opposition frontale, en tout cas assez divergents de ce qu’indique la Torah, ou simplement de la coutume juive de l’époque.
Nous avons ainsi vu Jésus toucher un lépreux, pardonner des péchés, déjeuner avec des pécheurs et aujourd’hui, nous allons voir que les disciples ne jeûnent pas.
Concernant le jeûne, le seul qui soit vraiment exigé par le Lévitique est celui de Yom Kippour. Mais les juifs pratiquants se faisaient une obligation de jeûner plus souvent Le jeûne est une façon de se mettre plus disponible à rencontrer Dieu ; au jour du Grand-Pardon, on purifie toute la communauté qui s’était éloignée de Dieu par ses impuretés de façon à rendre possible une nouvelle approche de Dieu.
Dans la tradition littéraire juive, Dieu est l’époux et Israël (qui deviendra plus tard l’Eglise des chrétiens) est l’épouse, peu fidèle certes, mais l’épouse quand même, et que Dieu ne reniera jamais. Jésus énonce clairement aux juifs sa divinité en se disant « l’époux », et il insiste : si les disciples sont auprès de l’époux, c’est donc qu’ils sont auprès de Dieu et dans ce cas, il n’est nul besoin qu’ils jeûnent pour se rapprocher.
Pour Marc, on ne fait pas du neuf avec du vieux. Pour Matthieu, l’incompatibilité entre les deux religions sera plus marquée encore. Quant à Luc, il dira que ceux qui aiment le vin vieux ne désirent même pas goûter du nouveau tant ils sont persuadés que le vieux est meilleur : une bonne façon d’expliquer que les juifs traînent les pieds pour se convertir.