Plutôt que de relire une fois encore le prologue de l’évangile de Saint-Jean, je vous propose de lire la première lecture du jour, la 1ère lette de Jean.
On ne sait pas bien qui a écrit les lettres de Jean, il n’est pas certain que ce soient les mêmes auteurs que l’évangile de Jean. On pense qu’elles viennent toutes les trois de la même personne, qui pourrait être jean l’apôtre, ou Jean le Presbytre. Le style littéraire est celui du christianisme primitif, avec des expressions juives qui pourraient provenir de Qumran, cad un style du judaïsme palestinien. A priori, nous ne sommes pas à Ephèse.
Ce Jean qui ne dit pas son nom s’adresse à des communautés menacées par la prédication des gnostiques, peut-être en la personne de Cérinthe. Ces gens-là disent connaître Dieu et l’avoir déjà rencontré. Ils refusent de reconnaître en Jésus un messie ou le Fils de Dieu. Ils ont un mode de vie absolument opposé à celui que Jésus a enseigné. Ils disent que Jésus est né comme n’importe quel homme, qu’au moment de son baptême, il aurait été habité par Dieu qui se serait ensuite retiré de lui au moment de la passion…ce qui expliquerait le « pourquoi m’as-tu abandonné ? »
Jean envoie une lettre pour leur affirmer que les croyants ont la vie éternelle, et qu’il est important de vivre en communion avec Dieu. Et que c’est cela qui compte plus que tout, bien plus que ce que peuvent raconter des gens qui ne vivent pas cette vie-là.
Il est intéressant de comprendre que les premières communautés chrétiennes connaissaient déjà leurs crises, des doutes, des prêcheurs de travers, et qu’il n’était pas facile aux disciples de maintenir tout cela dans une certaine homogénéité. Et nous étions que peu d’années après Jésus, les mémoires devaient être fraîches…
Vous réveillonnez ce soir ? Peut-être pourrions nous penser un instant à ceux qui ne le font pas, ou qui vont le faire sans lumière ni chauffage…