Un beau miracle qui nous éclaire…Chez Marc, cet aveugle s’appelle Bartimée (Mc 10, 46-52) et chez Matthieu, nous avons 2 aveugles et Jésus leur touche les yeux (MT 20, 29-34). Chez ces 3 évangélistes, l’important est de préparer l’arrivée triomphale de Jésus à Jérusalem, et c’est ici que l’allusion à David prend toute son importance. Les juifs en effet attendent un messie qui viendra de la famille de David, car Dieu a promis à David que sa famille allait régner sur son peuple pendant l’éternité (2ème livre de Samuel). On se souvient que le passage par Bethléem est en grande partie justifiée par le fait que cette ville était considérée comme la ville de David (Michée 5,2), Que Jésus soit Nazaréen, c’est bien, mais qu’il soit fils de David, pour un juif, c’est encore mieux. Et que Jésus puisse être envisagé comme le fils du plus grand roi d’Israël est important pour donner une gloire triomphale à l’arrivée de Jésus dans la ville du Temple.
On remarquera qu’il n’est pas facile de faire taire celui qui croie en Jésus…L’aveugle exprime clairement son objectif de recouvrer la vue (ce qui n’est pas toujours le cas dans les miracles). Et nous retrouvons bien le schéma habituel dans lequel c’est la foi qui sauve, ou qui guérit. On se souviendra que Matthieu en 13,58 expliquait que si Jésus n’avait pas fait beaucoup de miracles à Nazareth, c’est à cause de leur manque de foi. Il y a bien entendu un parallèle induit entre l’aveugle qui retrouve la lumière du jour et ceux qui grâce à leur foi en Jésus, découvrent la Lumière de la vie, la lumière du salut.
Il est amusant de voir que si chez Marc et chez Matthieu, Jésus croise l’aveugle à la sortie de Jéricho, chez Luc en revanche, c’est à l’entrée. En effet Luc veut encore placer l’épisode de Zachée (le petit qui grimpe dans l’arbre) et l’histoire du prince qui veut se faire investir, et il faut que tout cela entre dans le chemin de Jéricho à Jérusalem : 8h à pied. Luc est un écrivain précis qui ne laisse pas les détails de côté.