Un bon prophète est un prophète mort, dont on a pu vérifier la réalisation de la prophétie. Un bon prophète doit mourir à Jérusalem, la ville sainte, la ville du temple. Le problème est qu’un bon prophète ne peut être enterré à Jérusalem, car on a décidé qu’on ne pouvait laisser des cadavres par définition impurs dans la ville sainte. Et c’est probablement aux alentours des années 60 que l’on a procédé au transport des tombes de certains prophètes qui étaient à l’intérieur de la ville vers l’extérieur, le Mont des Oliviers, la montagne du Temple ou la vallée du Cédron.
La vie de prophète se termine de façon très variable selon la bible : Abraham meurt heureux à 175 ans, Moïse à 120 ans sur le Mont Nebo, Josué à 110 ans…D’autres ont une fin un peu plus compliquée, car le peuple n’aime pas beaucoup les oiseaux de malheur. En général, les juifs mettront du temps à reconnaître dans les écrits des prophètes le caractère saint de leurs prophéties.
La construction de tombeaux dont parlent Luc et Matthieu concerne effectivement le transfert des cendres de Jérusalem vers l’extérieur de l’enceinte, en particulier des rois et des prophètes de la maison de David. Les spécialistes ont identifiés 3 prophètes susceptibles d’être ceux nommés par Jésus. Il y aurait Zacharie fils de Joad, qui aurait été lapidé à l’entrée du temple (2 Ch 24,22), sur ordre du roi Joas de Judée. Il y aurait Ouria, fils de Schemaya, tué par le roi Yoyaqim. Il pourrait y avoir aussi Isaïe, qui aurait été scié en deux dans l’arbre où il se cachait, sur ordre du roi Massamé.
Nous allons éviter d’entrer dans le détail des découvertes archéologiques de Jérusalem, mais il est vrai qu’il existe un tombeau appelé tombeau des prophètes, dans la vallée du Cédron, au pied du cimetière du Mont des Oliviers. Personne n’est bien certain de savoir qui repose à l’intérieur. Jésus cite Abel comme le premier des prophète (il aurait essayé de convaincre Caïn que Dieu était juste), puis le Zacharie lapidé comme le dernier des prophètes assassinés. Sur le fond il est vrai que certains juifs construisent en l’an 60 de magnifiques tombeaux pour ceux que leurs ancêtres ont combattus.
Dans ce dernier texte 2Ch 24, on trouve la phrase suivante « que le Seigneur voie et qu’il exige des comptes ». Nous y voilà.
La clef de la connaissance est une expression biblique que l’on retrouve dans le symbole des clefs du paradis de St. Pierre. On considère que seule la connaissance mène à Dieu, et c’est tout le sens de la remise des clefs aux gardiens de la religion.
Comme nous l’avions déjà entrevu, Luc bouffe du curé, en tout cas du scribe.