Ces versets font du bien à lire et à entendre ; ils seront largement utilisés par de nombreux commentateurs de l’évangile, la plupart du temps hors de leur contexte. Il s’agit en fait de la suite du passage d’hier, sur les secrets révélés aux tout-petits.
Le joug dans le vocabulaire biblique représente la Torah, la Loi à laquelle tous les juifs doivent de conformer. Il n’est jamais écrit dans les textes que ce joug est lourd et pesant, c’est Matthieu qui en parle, avec toute l’objectivité qu’on lui connaît. Le joug permet de coordonner la marche de tous les fidèles et de porter les charges de la vie en commun, c’est une belle image.
Matthieu la transforme un peu en vantant les mérites du joug de Jésus qui serait plus léger et donc plus adapté aux petits, ceux à qui la vérité a été révélée. La référence à sa douceur supposée ainsi qu’à son humilité n’est là que pour charger encore un peu les prêtres de la nouvelle communauté pharisienne qui voit le jour.
Oui on peut le dire, Matthieu n’est pas forcément très charitable !