On reprend sur le passage que nous avons lu le 17 mai. » je vous ai dit cela de façon énigmatique… », dans lequel Jésus faisait allusion aux diverses paraboles qu’il contaient au public et qu’il devait ensuite expliquer aux disciples. Il est vrai que depuis quelques temps, on a plutôt droit à des textes compliqués qu’à des paraboles pédagogiques. Les disciples s’en sont rendus compte et ils sont impressionnés de la capacité d’anticipation de Jésus, qui est capable de voir les nuages qui viennent assombrir le ciel au loin (en parlant de son futur et en prévoyant les temps difficiles que vivent les amis de Jean) ; mais qui est capable aussi de devancer leurs questions en abordant de lui-même les sujets du Père et du Fils, de leur demeure, de leur relation. Les disciples ont bien compris d’où Jésus vient ; probablement moins où Jésus va.
Le verset sur la solitude de Jésus au cours de la passion est une manière de retoquer Marc en 14,27 qui dit « Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Il cherche à éviter que les lecteurs de ce passage de Marc, qui vient directement du Psaume 22, puisse imaginer qu’à la fin Dieu s’en va en courant. Les auditeurs de Jean doivent en effet craindre ce genre de choses…Mais c’est aussi une anticipation du fait que les disciples vont discrètement s’éclipser au moment de la passion, sans même penser au triple reniement de Pierre.
On se souvient que la paix de Jésus est celle qui réconforte dans la douleur, une paix intérieure qui calme. Jean fait le parallèle entre la détresse vécue par Jésus à la veille de sa passion, celle vécue par les apôtres au moment de son départ et bien entendu, celle vécue par les disciples sous les persécutions au temps de Jean. « J’ai vaincu le monde » fait bien entendu référence à la résurrection…il est vrai que pour nous, le mélange des temps n’est pas toujours facile à suivre.