Avant que soit inventée la TVA, l’état avait besoin de nombreux agents pour collecter des impôts divers et variés : taxes sur la pêche, sur la production agricole, sur les marchandises en transit…Et pour cela, l’administration employait des personnes civiles sous contrat appelés publicains. Autant vous dire que ces publicains étaient honnis par les gens, car en plus de vous piquer de l’argent à tout bout de champ, ils travaillaient pour l’état, et du temps de Jésus, pour l’envahisseur romain en la personne de Hérode. Difficile d’imaginer pire personnage !
Jésus aperçoit Lévi, l’appelle et va manger chez lui avec un groupe de publicains et autres amis de bonne réputation. Lévi deviendra un des apôtres sous le nom de Matthieu, qui ne sera pas l’évangéliste pour une simple question de temps (l’évangile de Matthieu est écrit en l’an 80, difficile pour un collecteur d’impôt qui devait avoir au moins 30 ans du temps de Jésus). Evidemment les scribes sont scandalisés car pour eux, qui n’est pas juif est impur et un juif n’a pas le droit de se mélanger avec des gens impurs. La réponse de Jésus est tranchante : je ne suis pas venu pour vous les justes qui connaissent Dieu, mais pour les pécheurs qui ont besoin de faire sa connaissance.
La question demeure pertinente de nos jours, elle l’a toujours été : Dieu est-il réservé aux seuls croyants, aux seuls fidèles. Les chrétiens sont-ils propriétaires du message de Jésus ? C’est toute la réflexion sur les missions, comment les missionnaires doivent-ils s’intégrer dans une communauté locale, jusqu’où doivent-ils suivre les coutumes locales ? On retrouve à nouveau cette idée que l’absence de Dieu dans une vie humaine est considérée par Jésus comme une maladie, qu’il est venu guérir.
On découvre le message que Jésus n’arrêtera pas de passer : il vaut mieux un bandit (ou tout autre personnage communément décrié par les bien-pensants) convaincu et repenti qu’un fidèle (juif à cette époque) de façade qui annone ces prières sans rien faire de concret pour autrui.