Luc aussi nous transmet la question de la différence entre Jean-Baptiste et Jésus. Nous sommes dans l’introduction de Luc, dans le passage qui est juste avant la description de la généalogie de Jésus.
Certains documents anciens découverts à Qumran dans les années 1950 montrent bien que la venue d’un envoyé de Dieu (messie) était une préoccupation importante à l’époque de Jésus et il est bien normal que les gens se posent des questions chaque fois que se déclare un prédicateur qui semble sérieux. Et Jean répond clairement : non, ce n’est pas moi, mais il y en a qui arrive après moi qui sera le messie. Jean est en plein dans son rôle d’annonciateur.
Il y a dans le dernier verset ce mot si compliqué : « engendré ». On y trouve des siècles de discussions théologiques sur la nature divine et humaine de Jésus : en effet, si Jésus est de nature divine, il n’est pas possible qu’il ait été conçu comme un vulgaire bipède, il n’est pas une créature de Dieu, il est Fils de Dieu mais Dieu ne peut pas créer un fils, il doit donc faire autrement, ce que les évangélistes ont appelé « engendrer ». En fonction des évangélistes et de leurs traducteurs, on obtient une myriade de mots divers et variés…qui n’ont pour moi aucune importance. Ces discours sans fin me fatiguent et ne changent rien à l’essentiel : Jésus a été chargé par Dieu de nous dire son message, et c’est à nous de l’entendre, quelle que soit la nature et le mode conception de Jésus.
Et c’est là que je garde mes distances vis-à-vis du monde de la théologie : à force de se chamailler sur des mots et sur des concepts humains pour expliquer l’inexplicable, on en vient à oublier l’essentiel ! Fin de la parenthèse…