Il s’agit de la fin du chapitre des miracles et du début de ce qu’on appelle le discours missionnaire ou apostolique. En fait Jésus est un peu « dépassé » par la multitude qui cherche à se faire soigner, il fait allusion à une moisson abondante et au manque de moissonneurs. Et donc ils donne ses pouvoirs aux douze et les envoie en mission. Et pour cette première mission il leur conseille la tactique de se concentrer sur le peuple juif plutôt que de partir plus loin chez les païens. La démultiplication de son œuvre.
Il y a un point important dans la dernière ligne : la question de la gratuité. Jésus ne se fait pas payer, il ne fait pas commerce de ses dons de guérisseur et rappelle continuellement que ce n’est pas lui qui est en cause, mais plutôt son Père et la foi de ses patients. Nous avons déjà rencontrée le mélange subtil entre l’esprit et le corps, le traitement de la maladie et le pardon des péchés. L’argent et Jésus ne font pas bon ménage.
Cela n’a pas empêché l’église de faire de la pénitence un commerce, celui des indulgences, cad que les fidèles pouvaient éventuellement « acheter » le pardon des prêtres contre de l’argent ou tout autre « bienfait ». Cette pratique pouvait s’étendre à une personne décédée, les héritiers prenant en charge un billet en direction du paradis pour l’aïeul défunt… En 1500, deux papes avaient trouvé comme solution pour financer la construction de la Basilique de Rome de vendre des indulgences à ceux qui en avaient les moyens. Et cela a été le point de départ de la séparation entre catholiques et protestants, car Luther ayant découvert cette astuce, l’a dénoncée comme un scandale d’église.
Comme quoi l’argent ne fait pas toujours le bonheur !