Nous sommes dans le récit des miracles de Matthieu ; il essaie de convaincre des juifs de prendre en compte l’enseignement de Jésus et pour cela, il ne perd aucune occasion de leur faire remarquer qu’un juif qui traîne les pieds rencontrera Dieu moins vite qu’on non-juif qui écoutera Jésus. Pour un juif il n’y a pas plus détestable qu’on officier de l’armée romaine, un vrai commandant nazi pendant l’occupation en France. Celui-ci saura faire preuve d’humilité, et Jésus guérira le serviteur, sans même se déplacer.
Moi je vois au moins deux choses importantes dans ce court passage :
Il y a tout d’abord l’attitude du centurion envers son serviteur. Il est prêt à tout pour le faire soigner, même à aller voir un juif qu’il ne connaît pas, uniquement parce qu’on lui a dit que c’était un bon soignant qui faisait des miracles. On devrait enseigner ce passage en école de management ! Il y a des moments où il faut savoir faire sauter les barrières, celles de la hiérarchie comme celles du pouvoir, ou encore celle des classes sociales. Matthieu fait dire au centurion : « écoutes, moi je suis un type à la tête d’une armée, je commande, je suis quelqu’un de puissant, mais bon, allez, s’il-te-plaît, fais quelque chose, si ce n’est pas pour moi, au moins que ce soit pour lui. »
La seconde chose est qu’il y a un message permanent dans les paroles de Jésus : Ayez le courage de demander ! Ça reviendra plusieurs fois, qui ne demande rien n’a rien. Ce Centurion aurait pu rester tranquille dans sa tente à voir la télévision, il aurait pu demander á un de ses sbires d’aller chercher Jésus de force ou de gré, mais non, il s’est effectivement bougé les fesses pour aller dans les rues de Capharnaüm trouver Jésus. Et ça a marché.
Quand nous avons des bleus au cœur ou au moral, nous aussi on devrait se bouger un peu les fesses, mettre de côté l’idée qu’on peut s’en sortir tout seul, aller voir quelqu’un en qui on a confiance pour demander de l’aide. Ça peut aussi être à Jésus par exemple.