Mais Jésus leur répondit : « Mon Père, jusqu’à présent, est à l’œuvre et moi aussi je suis à l’œuvre. » Dès lors, les Juifs n’en cherchaient que davantage à le faire périr, car non seulement il violait le sabbat, mais encore il appelait Dieu son propre Père, se faisant ainsi l’égal de Dieu.
Jésus reprit la parole et leur dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, mais seulement ce qu’il voit faire au Père : car ce que fait le Père, le Fils le fait pareillement.
C’est que le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait ; il lui montrera des œuvres plus grandes encore, de sorte que vous serez dans l’étonnement.
Comme le Père, en effet, relève les morts et les fait vivre, le Fils lui aussi fait vivre qui il veut.
Le Père ne juge personne, il a remis tout jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n’honore pas le Fils, n’honore pas non plus le Père qui l’a envoyé.
En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et croit en celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle ; il ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.
En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient — et maintenant elle est là — où les morts entendront la voix du Fils de Dieu et ceux qui l’auront entendue vivront.
Car, comme le Père possède la vie en lui-même, ainsi a-t-il donné au Fils de posséder la vie en lui-même ; il lui a donné le pouvoir d’exercer le jugement parce qu’il est le Fils de l’homme
Que tout ceci ne vous étonne plus ! L’heure vient où tous ceux qui gisent dans les tombeaux entendront sa voix, et ceux qui auront fait le bien en sortiront pour la résurrection qui mène à la vie ; ceux qui auront pratiqué le mal, pour la résurrection qui mène au jugement.
Commentaire
Le chapitre 5 va s’étirer sur 3 passages que nous devons absolument étudier ensemble, même si c’est un peu compliqué pour des raisons matérielles. Souvenons- nous hier : Jésus rencontre un homme paralysé de naissance ou presque et il lui commande de se lever et de s’en aller, ce qui suggère que l’homme s’est trouvé guéri. On aurait presqu’oublié que cela s’est passé un jour de sabbat. Un peu plus tard Jésus rencontre le même homme guéri au Temple et lui conseille de ne plus pécher, sans plus d’explications. L’homme debout va venir montrer qui est Jésus aux juifs du Temple, à ceux-là même qui cherchait le responsable de cette guérison incroyable un jour de sabbat.
Or dès que Jésus va rencontrer ces fameux juifs, il va embrayer sur un discours dans lequel il parle d’une œuvre commune au Père et à lui-même : pour les juifs c’est du pain béni (si j’ose dire), ils ont à la fois une faute de sabbat et une faute de blasphème.
Dans un premier temps (v.19/23), Jésus va parler du pouvoir de juger en s’appuyant sur l’image facile d’un fils et d’un père artisans de la même échoppe, le travail en famille. Le fils apprend du père, un métier commun et une pratique équivalente. Cette petite entreprise fait plus que juger, elle peut donner la vie (l’ouverture est faite sur Lazare du chap.11). Selon Jean, le Père a délégué son pouvoir de jugement au Fils.
L’information que Jean nous donne est importante dans un contexte religieux juif ; ceux-ci en effet vivent dans l’attente d’un jugement dernier pour savoir s’ils vont être pardonnés et être appelés à vivre avec Dieu et les prophètes. Or ce que Jean transmet est que ceux qui vont croire que Jésus est le représentant unique de Dieu sur terre, alors ceux-là seront dispensés du jugement dernier, ils iront directement à la vie éternelle. Le passage par le Fils devient obligé pour aller au Père : la Loi ne suffit plus.
Dans un 2ème temps (v.24/30), Jean va parler du temps eschatologique, cad du moment où adviendra le jugement dernier, un sujet qui reste complètement inconnu pour les juifs qui vivent dans l’attente du messie eschatologique. Jésus, en tout cas, donne là-aussi une information de poids : le jugement est maintenant ! La vie éternelle c’est dès que l’homme reconnaît la parole du Fils
Attention au vocabulaire johannique : la mort pour Jean est la vie en l’absence de Dieu, alors que la vie est la proximité de Dieu. Les morts qui entendent la voix du Fils (v.25) ne sont pas ceux qui sont enterrés, mais ceux qui sont éloignés de Dieu et qui vont se rapprocher de lui pour avoir confiance en Jésus. Les défunts du v.28 qui gisent dans les tombeaux sont bien les morts physiques auxquels on a l’habitude, et ceux-là n’auront pas d’autre choix que de passer en jugement puisqu’ils ont vécu avant Jésus. Les v.28 et 29 ont en effet été rajoutés au moment de l’intégration de la communauté johannique dans l’église officielle de Pierre, il fallait bien remettre un peu d’éthique dans le jugement.
Le dernier verset vient reboucler la boucle en remettant l’action du Fils comme une simple expression de la volonté du Père. C’est la garantie d’un jugement juste puisque conforme à la volonté du Père.
Pour résumer, juger et donner la vie sont les deux travaux de Dieu, Père et Fils. La mort pour Jean est la vie en l’absence de Dieu, alors que la vie éternelle est la vie en plénitude avec Dieu ; pour Jean, les morts-vivants sont une réalité. Il suffit de croire pour avoir accès à la vie en plénitude avec Dieu, et cette vie commence dès que l’homme commence à croire en Dieu Père et Fils. La vie éternelle, pour qui veut croire, est maintenant. Certes on s’est un peu éloigné de la piscine….
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